INRA : Expression de l’élu SUD au CA de mars dernier sur le rapport d’activité 2015 de l’INRA

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Cette fin juin 2016, la Direction de l’INRA vient de rendre public son rapport d’activité 2015 de l’EPST.

C’est l’occasion pour notre syndicat de présenter son point de vue sur ce rapport, en faisant par de l’intervention de l’élu SUD au Conseil d’Administration du 8 mars dernier où ce document était présenté. Cette expression critique prolonge celle développée vis à vis du rapport « agriculture innovation 2025 »...

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cerapport d’activité 2015 est accessible sur le site public de l’INRA

EXPRESSION SUD-RE ci-dessous,
Pas de réponse du PDG à ces remarques, à part réfuter la vision du "tout-technologique"...

Vous avez mis en avant dans le premier cahier du rapport d’activité de lNRA, le rapport que vous avez remis avec vos collègues « Agriculture innovation 2015 » au Ministre de l’Agriculture et au secrétariat à la recherche. Un rapport « Agriculture innovation 2015 » sur lequel je ne reviendrai pas car l’élue SUD présente au dernier CA avait pu exposerla contribution de notre syndicat sur ce rapport et en particulier sur sa vision compartimentée de l’innovation agricole et sur la fuite en avant dans la stratégie du « tout-technologie ».

Il est intéressant de lire ce rapport en regard de la crise actuelle que traverse une grande partie du monde agricole, notamment celui des éleveurs producteurs de viande et de lait, car l’une des trois priorités affichées consiste, je cite, à fédérer tous les acteurs de la recherche, de l’expérimentation et du développement agricole en appui de la compétitivité. C’est cette même course à la compétitivité qui a déjà conduit ces éleveurs français à se sur-endetter pour produire toujours plus de viande et de lait qui se retrouve sur des marchés français où la grande distribution impose sa loi et sur des marchés mondiaux où ils n’ont aucune chance de gagner la compétition face à des pays où les salaires et la couverture sociales sont très faibles voire inexistantes pour cette dernière. Dans le même temps, on constate que les agriculteurs qui ont fait le choix de la qualité et de s’éloigner de cette course à la compétitivité s’accompagnant ou non de filières courtes vivent dignement et décemment de leur travail ce qui devrait être quand même la règle pour cette profession.

En relation avec ce sujet, il est également très intéressant de s’attarder dans le rapport d’activité sur le rapport sur l’emploi et l’élevage et de mettre en parallèle les résultats qu’il présente en regard des recommandations que vous faites dans votre rapport Agriculture Innovation. Dans ce rapport sur l’élevage, il est par exemple clairement montré à travers les régressions UTA/UGB que ne serait-ce que la robotisation de la traite fait diminuer comme on pouvait s’y attendre d’un facteur 2 la valeur du coefficient, et donc aggrave la situation de l’emploi dans ce secteur. S’il ne s’agit pas ici de dire qu’il faut refuser tout progrès technologique, il est permis cependant de s’interroger sur le choix tout technologique que préconise le rapport Agriculture Innovation et sur ses conséquences en terme d’emploi. La destruction de l’emploi industriel dont on nous avait dit qu’elle serait compensée par des emplois dans d’autres secteurs alors que cela n’a pas été le cas dans tous les pays où cela s’est produit, est une bonne illustration du bien fondé de cette interrogation.

Plus loin encore dans le rapport, que dire de l’accord signé entre l’INRA et Terreos… Cette coopérative-multinationale du sucre connaît actuellement de grandes difficultés liées à la chute des prix du sucre. L’avenir est assez sombre car elle a également beaucoup investit au Brésil dans la production d’éthanol dont les prix ont plongé en même temps que ceux du pétrole. Quand on sait en plus que la fin des quotas sucriers européens en 2017 ne pourra qu’aggraver cette crise, est-il raisonnable de signer un accord sur la base de, je cite « L’Inra et Tereos partagent une vision commune des enjeux auxquels doivent faire face les grands acteurs français de l’agriculture et de l’agroalimentaire : faire bénéficier la production agricole des progrès scientifiques et techniques pour répondre au double enjeu de l’augmentation des rendements et de l’impact environnemental » ? Est-il raisonnable d’augmenter les rendements dans un marché qui est déjà saturé et est-il raisonnable de tenter de faire croire que cette augmentation des rendements pourrait être sans conséquence pour l’environnement ?

Plus loin encore dans ce rapport, moderniser la gestion de l’INRA ou comment essayer de maintenir une politique scientifique sans avoir vraiment les moyens de le faire… Pour ce faire, on augmente les prélèvements sur les contrats de recherche obtenus mais cela risque de ne pas fonctionner très longtemps en raison des moindres succès que les équipes connaissent que ce soit à l’ANR ou aux appels d’offre européens. Il est dit dans ce paragraphe que les départs en retraite des chercheurs sont imprédictibles mais ils risquent de se faire de plus en plus tard en raison de l’augmentation des années de cotisation alors que les recrutements se font à des âges plus avancés en raison du moindre nombre de postes offerts aux concours. Cette question de la retraite et de l’impossibilité pour beaucoup, même en travaillant jusqu’à 67 ans de disposer de toutes les années de cotisation pour accéder à une retraite pleine est totalement ignorée par notre ministère alors qu’elle va conduire un nombre toujours plus grand à travailler jusqu’à 67 ans et au-delà si cet âge maximal recule encore.

Il y aurait enfin beaucoup à dire également sur d’autres points du rapport, la mise en avant de la création de l’IAVFF qui n’est pourtant qu’une couche supplémentaire dans le système organisationnel de la recherche sans que l’on sache très bien quelle est son utilité et la signature du protocole d’accord pour l’implantation de l’INRA et de l’Agro à Saclay qui est refusée par une grande partie des personnels sans que l’on ne voie pour l’instant poindre de solutions concernant la gestion de ces personnels qui ne voudront pas être affecté à Saclay et sans qu’une analyse des conséquences à court et moyen terme de la déstructuration des équipes que ce déménagement va amener ne nous soit proposée.

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