INRA : notes de l’élu SUD au Conseil d’Administration de l’INRA du 13 décembre 2013 - Contrat d’objectifs et budget 2014 au menu !

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Avec retard, les notes de l’élu SUD au dernier CA de l’année traditionnellement consacré à l’examen du projet de budget primitif de l’année suivante. Autre point important de cette réunion : le suivi du contrat d’objectifs 2012-2016 (sans moyens !, ainsi que le retour d’une demande d’éméritat (qui avait été retirée de l’ODJ du CA précédent, après une intervention, en amont, de l’élu SUD).

En fichier joint, toutes ses notes pour lecture et impression

Au menu de cette rencontre débutant comme à l’accoutumée par les actualités de l’INRA vues par la direction :

- un point d’étape sur le contrat d’objectifs 2012-2016

Zoom sur l’expression de l’élu SUD( extrait de la synthèse)

"Nous sommes complètement d’accord avec nos amis de la CGT sur la situation (dégradée) des personnels, notamment en catégorie C et ceux en précarité.

Nous avons déjà exprimé dans un document diffusé aux personnels de l’INRA, notre satisfaction de voir que l’agroécologie allait être une des priorités de l’INRA. Nous avons cependant beaucoup regretté le parti-pris de ne pas prendre en compte l’agroécologie pour l’action et de ne pas associer les agriculteurs porteurs d’alternatives à la construction de ce document, quand dans le même temps, un poids démesurément important est donné aux approches de modélisation.

Nous avons aussi proposé à la Direction de l’INRA que l’agro-écologie devienne plus qu’un simple chantier et que cette approche se situe désormais au cœur de nos métiers. Si le rapport constitue une base de travail utile, il est nécessaire de prendre en compte toutes les composantes de l’agroécologie et de poser clairement les choix dans les priorités de recherche de demain.

● Quelles seront les places respectives et les équilibres entre biotechnologies, modélisation, robotique et agronomie et écologie (la « vision à l’horizon 2020-2030 » du rapport est très inquiétante) ?

● Comment faire en sorte que l’agronomie et l’écologie fusionnent et interagissent plus qu’à travers quelques métaprogrammes dont les moyens sont limités face aux défis qui sont posés ?

● Comment conduire l’ensemble des personnels de l’INRA à s’approprier les concepts de l’agroécologie et à développer des approches coopératives et participatives pour éviter un gouffre entre la théorie et la pratique ?
Car l’agroécologie s’est construite dans le monde sur l’interaction étroite entre le monde agricole et celui de la recherche et que la dimension sociale est très importante.

Cependant, nous pensons que certains signes récents données par l’INRA sont inquiétants sur ses véritables intentions :

1. Réduire les pesticides (Ecophyto 2018) en signant un accord cadre avec BAYER, qui est outre ses activités de semencier, une des principales sociétés en agrochimie, c’est a peu près la même chose que signer un accord cadre avec AREVA pour sortir du nucléaire ou avec Mc Donald pour lutter contre l’obésité !!! Encore une fois, l’INRA fait preuve d’un double discours. Celui de l’agroécologie et même de l’agriculture biologique comme outil de progrès agronomique, et dans les actes la signature d’un accord cadre avec Bayer qui ne s’est pas transformée en société philanthropique et qui ne s’est pas convertie à l’écologie et dont on a du mal à comprendre en quoi il pourrait avoir intérêt à contribuer à réduire massivement l’utilisation des pesticides qu’il commercialise.

2. Cette même duplicité dans les discours et dans les actes se retrouve au sujet de l’AB où si l’on peut se réjouir de la signature d’un accord cadre avec l’ITAB, on peut s’effrayer en revanche du rapport produit par l’INRA sur l’AB ; rapport qui se conclue en proposant d’utiliser les pesticides pour augmenter les rendements de l’AB. Ce rapport est une véritable provocation pour le monde de l’agriculture biologique et il nous inquiète fortement sur les vraies motivations de l’INRA à soutenir et amplifier ses recherches dans ce domaine mais aussi sur ses motivations à contribuer à la mise en place d’une révolution agroécologique, dans toutes ses dimensions, y compris celle de la coconstruction avec les acteurs agricoles, qui ne soit pas qu’un simple greenwashing de vieilles recettes que nous connaissons tous."

Intervention modérément appréciée par la direction !

Le projet de budget primitif 2014

"Ce budget est très mauvais, la logique d’austérité est respectée et le désengagement de l’Etat va nous conduire de plus en plus aux intérêts du privé et la multiplication des accords récents avec Bayer en est une illustration… sachant que dans le même temps, le gouvernement maintient et même amplifie le CIR (Crédit Impôt Recherche).

80 à 90% du budget des EPST va à la masse salariale avec une augmentation constante au cours des dernières années. Pour contrebalancer la part réduite de l’état dans le fonctionnement, il est très inquiétant de constater la part de financement toujours plus forte des ressources sur Investissements d’Avenir qui ne profitent qu’à quelques uns et qui créent de graves déséquilibres entre les Unités.
Par ailleurs, les contrats en tout genre contribuent de plus en plus au financement du fonctionnement des unités ce qui signifie qu’il y a de moins en moins de programmation dans les recherches et que celles-ci relèvent de plus en plus des opportunités offertes. Enfin tout cela conduit les chercheurs à passer de plus en plus de temps à rechercher des crédits plutôt qu’à faire de la science.

Vous nous dites par ailleurs que les capacités à recruter sont préservées

 48 postes chercheurs en 2014 pour plus de 70 il y a quelques années, 0 poste à l’IRSTEA, 8 postes à l’IRD… des prévisions mauvaises au CNRS

 La question est donc de savoir s’il encore raisonnable d’inciter les jeunes à s’engager vers les carrières de la recherche dans une situation où leur seul avenir est celui de la précarité sur le long terme… d’autant plus quand on voit la phase d’« examens réservés » de la loi Sauvadet, qui constitue une nouvelle provocation pour ces collègues puisque seuls 1/3 des postes recensés seront offerts au recrutement par rapport à un recensement en plus largement sous-estimé".

Tous les représentants du personnel CGT CFDT et SUD ont voté contre le budget primitif.

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