Conseil d’Administration de l’INRA du 17 décembre 2015, les notes de l’élue SUD

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Un menu copieux pour ce dernier CA de l’année à l’INRA : outre l’incontournable budget primitif pour 2016, dans un contexte d’austérité renforcée, l’arrivée de la PEDR (ex-PES), 2 dossiers concernant l’Agriculture, l’Innovation et le Transfert...

Autant d’expressions argumentées de l’élue SUD, notamment sur le dossier A&I 2025, objet d’une prochaine contribution de fond du syndicat.

Lire les notes en pièce jointe

également en PJ, lanote de présentation du budget 2016 et le budget initial dans le détail

Ci-dessous, extraits de l’expression SUD sur le budget 2016 et sur le dossier AgricultureInnovation2015

- sur le budget 2016

" Ce budget est très mauvais, et la conjoncture des départs en retraite notamment ne doit pas excuser les choix drastiques opérés en soutien d’une politique d’austérité réellement suicidaire eût égard aux défis socio-économiques auxquels l’Institut est invité à répondre. La masse salariale est au mieux stabilisée, aux dépens du recrutement, et le fonctionnement flirte avec la barre des 10% de la dotation d’Etat.

Pourquoi l’Inra ne bénéficie-t-il pas du même traitement qu’au CNRS, où le ministère garantit a minima le renouvellement de tous les départs à la retraite, à tous les niveaux de qualification ? Quand on sait que la retraite représente au mieux 2 départs sur 3, ce n’est quand même pas un objectif insurmontable. Ce serait un signal positif pour les collègues, en particulier ceux qui partent à la retraite en ayant l’assurance de l’ouverture d’un nouveau recrutement.

Egalement pourquoi continuez-vous, d’année en année, à réduire les recrutements de personnels AT, population dont vous faites vous-même souvent l’éloge car elle est essentielle à la qualité des expérimentions ?

Avec un tel budget, on ne peut pas comprendre comment l’Institut pourra prétendre investir significativement ses moyens sur certaines priorités relatives à ces défis, sans faire le sacrifice d’une expertise de qualité et avec le spectre large que nécessite une réponse multidisciplinaire et intégrée. Avec ce budget, on ne peut pas comprendre non plus comment l’Institut parviendra à capitaliser les nouvelles compétences dont il a besoin avec une politique de recrutement aussi fermée, y compris maintenant au niveau post-doctoral.

S’agissant de l’emploi, comment pouvez-vous affirmer sans cynisme viser la réduction du recours aux contractuels, tout en excluant la recherche sur projets de cette mesure, alors que c’est elle qui alimente pour l’essentiel la précarité dans les laboratoires ?

La baisse annoncée des crédits de services collectifs d’appui sera-t-elle financée par l’indigeste moulinette IGEST, qui promet bien de rester en travers de la gorge des collègues, qu’ils soient gestionnaires ou administrés ?

Quelle est la logique dans l’abaissement des crédits aux moyens informatiques communs, quand la direction générale a choisi de rester client de Microsoft et quand le déploiement de nouveaux outils risque d’augmenter le besoin des agents en services de proximité ?

Autre curiosité également, la crispation sur les budgets accordés aux métaprogrammes, sur lesquels vous incitiez pourtant résolument les collègues à mettre le cap ! Finalement, c’est un peu comme avec l’ANR et c’est à se demander si la réduction de budget n’est pas la suite logique de la pression de sélection qui a été opérée sur les collectifs de recherche avec l’avènement du mode projet. Ceux qui ont survécu doivent maintenant faire la preuve de leur viabilité.

... la baisse annoncée de la dotation des actions sociales. Quand on sait que la masse salariale est déjà estimée en deçà de son véritable montant, en omettant opportunément de tenir compte de nos collègues PEPS, et quand on estime, comme à SUD, que l’action sociale est du salaire socialisé, on ne peut que s’effrayer de cette mesure. Economiser sur la restauration ou faire financer la solidarité familiale par la résorption des CET plutôt que par l’abondement des CESU, c’est un choix malheureusement très parlant en termes d’engagement social de la Direction Générale. Enfin diminuer le crédit à la médecine de prévention alors qu’on manque déjà d’heures conventionnées pour respecter nos obligations légales en matière de surveillance de la santé des agents, c’est inacceptable. "

  Sur le rapport AgricultureInnovation2025

" Nos principales critiques portent d’une part sur une vision compartimentée de l’agro-écologie et de l’innovation agricole, et d’autre part sur la position idéologique selon laquelle l’intérêt général se réduit à la compétitivité économique, les deux visions justifiant le « tout-technologique ».

Tels que présentés dans le rapport, les neuf axes qui structurent les trente projets « constituent un tout : ils ne sont pas indépendants les uns des autres, il faut donc les considérer dans leur logique d’ensemble ». Mais si cohérence il y a, c’est dans la confusion persistante entretenue dans tout le document entre innovation et technologie. Pour preuve, les seules innovations considérées parmi les variables clés de la démarche prospective d’élaboration des scénarios proposés en fin du rapport (Annexe 4 p. 111) sont (nous soulignons) « les innovations technologiques, notamment dans le cadre de l’agriculture numérique ».
D’autre part si la politique d’innovation vise à résoudre de grands problèmes sociétaux, dans l’action on s’aperçoit que systématiquement l’intérêt particulier des industriels en place s’est substitué à l’intérêt général.

A la confusion entre innovation et technologie, s’ajoute celle entre progrès social et compétitivité économique. Nous en voulons pour preuve le recours quasi systématique aux consortia public-privé comme acteurs futurs de ces recherches, étant bien entendu que les partenaires privés nommément cités ou affiliés aux pôles de compétitivité sont actuellement déjà en position dominante dans le paysage économique et veilleront jalousement sur leurs propres intérêts !

J’en termine par cette citation de J-Paul Delevoye, qui fut jusqu’à cette année le président du conseil économique, social et environnemental : « En France, dès que quelqu’un sort du cadre, le pouvoir voit là un contre-pouvoir. Par la force des lobbies, on neutralise l’innovation, on la conteste, on l’écarte. »
L’innovation n’est donc qu’un objet, et nous pensons que le rapport n’en donne malheureusement qu’un contenu assez conforme au modèle dominant "

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