Notre expression après l’assassinat de Samuel Paty et les propos inacceptables de Jean-Michel Blanquer (CTMESRI du 26/10)
Ce lundi 26 octobre était convoqué un CTMESRI consacré notamment aux lignes directrices de gestion des mobilités du personnel dépendant de l’Enseignement Supérieur. En liminaire, nos représentant-es dans cette instance ont partagé l’émotion suscitée par l’assassinat d’un professeur d’histoire pour avoir fait cours sur la liberté d’expression ; ils ont aussi dénoncé les propos du ministre de l’Education Nationale sur ’l’islamo-gauchisme« qui ferait »des ravages à l’université".
Samuel Paty, un professeur d’histoire géographie a été assassiné pour avoir fait cours sur la liberté d’expression, fondement inaliénable de notre démocratie.
Il n’y a pas de mot suffisamment puissant pour qualifier l’inqualifiable, simplement qu’un enseignant est mort dans des circonstances horribles après avoir simplement exercé son métier.
L’Union syndicale Solidaires partage l’émotion immense provoquée par le meurtre de Samuel Paty et se tient aux côtés de ses proches, ses ami-es, ses élèves, ses collègues et toutes celles et ceux pour qui le respect d’autrui et de sa possibilité d’exprimer son point de vue sans risquer sa vie sont au fondement de nos libertés et de notre société.
Comme le fascisme, le fanatisme et l’obscurantisme prospèrent sur le terreau de la misère à laquelle notre système capitaliste n’apporte aucune réponse. Au contraire, il crée toujours plus d’inégalités abyssales et de guerres, donc de la misère et de souffrance auxquels certain-es croient pouvoir trouver dans l’intolérance et la haine religieuse une réponse à leurs maux. Une fois de plus, certain.es instrumentalisent ces événements dramatiques pour faire des amalgames racistes inacceptables et stigmatisant contre l’ensemble des personnes musulmanes.
Nous continuerons de nous battre tant qu’il le faudra pour un autre avenir, dans la tolérance et la justice.
Jean-Michel Blanquer a dénoncé, dans la presse comme à l’Assemblée nationale "l’islamo-gauchisme" qui ferait “des ravages à l’université".
Il s’est particulièrement attaqué à l’Unef. Ce type de propos indignes qui occupent l’espace médiatique à toute heure et sur toutes les antennes, sont d’autant plus graves que les groupuscules d’extrême-droite qui agissent de plus en plus ouvertement sur les campus s’appuient dessus.
Les organisations étudiantes et les organisations syndicales qui luttent contre les discriminations, le racisme, l’antisémitisme, l’islamophobie, les oppressions de genre dans la société, et défendent la laïcité ainsi que la neutralité du service public d’éducation et de la recherche sont justement l’expression de la solidarité et du combat contre le fanatisme et l’obscurantisme. S’il faut trouver des "complicités intellectuelles" avec les thèses d’extrême-droite, c’est dans les propos du ministre qu’il faut les chercher.
Nous condamnons les propos de Jean-Michel Blanquer et le répétons avec force : nous condamnons toutes les généralisations, stigmatisations et récupérations réactionnaires du drame de Conflans Ste Honorine.