Mobilisé-es Message aux agents des EPST (mars 2022)

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Situation en Ukraine : préservons nos collègues … et nos valeurs.

La guerre menée contre l’Ukraine par les gouvernements russe et biélorusse a suscité une vague d’expressions de soutien au peuple Ukrainien et de condamnation du recours à la guerre, vague à laquelle nous nous associons sans réserve (voir le communiqué de l’intersyndicale ESR).
Comme toutes les guerres, ce sont avant tout les peuples qui ont à en pâtir, tous les peuples. Nos pensées vont aux ukrainiennes et aux ukrainiens, mais également aux membres des peuples russe et belarus qui n’ont pas leur mot à dire en la matière et ne peuvent que subir et souffrir des décisions de leurs dirigeants.
Cette situation nous interpelle aussi en tant que membres de la communauté scientifique. Nombre d’entre nous vont subir des répercussions importantes de cette guerre sur leur situation personnelle et scientifique. Sans exhaustivité ni priorité, nous voulons attirer d’ores et déjà l’attention sur :
• nos collègues et étudiant-e-s Ukrainien-ne-s, bien entendu. Si le programme PAUSE (programme national d’aide à l’accueil des scientifiques en urgence) a été rapidement étendu, il ne saurait répondre à toutes les situations, en particulier pour les étudiant-e-s, ou pour les personnes dont les demandes d’asiles ont été récemment refusées.
• nos collègues et étudiant-e-s membres ressortissant-e-s des états « agresseurs » ; certains de nos organismes ont communiqué sur le fait que ces personnes pourraient poursuivre leurs activités. Pour autant, une telle affirmation, outre qu’elle n’est pas (encore ?) partagée par tous les établissements, ne suffit pas à régler tous les cas. Par exemple, qu’en sera-t-il de nos collègues qui perdraient leur habilitation à travailler en « zone à régime restreint » (ZRR) ? Rappelons que l’accès à une ZRR est soumis à l’agrément du ministère des armées.
• nos collègues et étudiant-e-s de toute nationalité dont les lieux d’observation sont dans un des pays en guerre ; comment leur permettre de poursuivre leur travail ? Comment leur garantir qu’iels n’auront pas à subir tôt ou tard le contrecoup de cette situation, par exemple au travers des nombreuses « évaluations » dont dépend leur travail et leur avenir professionnel ?
• Nos collègues et étudiant-e-s risquant de subir des attaques verbales -voire pire- ou des discriminations, du simple fait de leur appartenance à une des nations concernées ; nous ne sommes pas naïfs et savons bien, d’expérience, que la distinction que nous prônons entre les « états » et « autorités » d’un côté et les individus de l’autre n’est hélas pas une évidence universelle.
Nous demandons donc à nos établissements de mettre en place les moyens nécessaires à l’accompagnement de toute personne ayant à pâtir directement ou indirectement de cette guerre, et appelons chacune et chacun d’entre nous à une vigilance accrue et à une réaction immédiate envers toute forme de xénophobie, racisme ou discrimination.

Mobilisations en mars !

Ces crises, qu’elles soient sanitaires ou géopolitiques, ne doivent pas masquer les autres problèmes. Les mobilisations continuent, à commencer par la « grève des femmes » (mais pas qu’elles) le 8 mars, puis le 12 mars pour le climat et le 17 mars la grève interprofessionnelle public et le privé pour la revalorisation des salaires, des pensions et de meilleures conditions de travail.

Consultez les principaux rendez-vous sur : https://solidaires.org/En-mars-le-vent-se-leve

Voir aussi l’appel intersyndical pour les 8 et 17 mars : https://www.sud-recherche.org/SPIPprod/spip.php?article3823
Et notre diaporama sur les inégalités femmes-hommes dans l’enseignement supérieur et la recherche dont nos EPST : https://www.sud-recherche.org/SPIPprod/spip.php?article3824

Et, pendant ce temps …

D’ailleurs pendant ce temps, le ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation (MESRI) poursuit tranquillement son travail de sape du service public. Au prochain comité technique ministériel sera présenté un projet de décret .
• Ce projet , certes, étend la grille de rémunération des chargés de recherche hors-classe … mais de façon « contingentée » : le nouvel échelon créé ne sera pas accessible à toutes et tous, malgré nos demandes incessantes. Car, pour ce ministère, seule la concurrence (rebaptisée « excellence ») compte, que ce soit pour les structures ou pour les personnes. Et on comprend bien pourquoi : quand on court après la carotte, on ne marche pas contre le système !
• Mais, sous couvert de « nettoyage », il attaque encore plus les instances scientifiques consultatives - qui vont perdre leurs rares pouvoirs de décision contre une simple « consultation pour avis » - et ne seront plus consultées sur des sujets pour lesquels leur avis est requis à l’heure actuelle
• Enfin, en application de la LPR, ce décret fait sauter de nombreuses régulations au détournement de moyens publics : vous pourrez être payé par l’Etat pour travailler dans le privé en tant que personnel d’un EPST et vous pourrez, beaucoup plus facilement vendre le travail … de vos collègues !
C’est maintenant une méthode bien rodée : mélanger quelques « avancées », pour quelques-un-e-s, avec des dispositions clairement délétères pour le service public de recherche et d’enseignement supérieur.

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