Chantier de démolition de la recherche publique :
les travaux continuent !

Les mobilisations de la rentrée n'ont pas suffit à stopper les attaques du gouvernement.

Budget 2008 : un énorme trompe-l'oeil

Au budget 2008, le gouvernement affiche une augmentation importante du budget de la recherche (1,8 milliard d'euros). Ces annonces recouvrent trois types de mesures, dont aucune ne permettra à la recherche française d'améliorer son fonctionnement :

- Une augmentation du pilotage industriel de la recherche publique, sans contrepartie :

L'augmentation du Crédit Impôt Recherche (CIR) prévue est de 390 millions d'euros. Le contrôle fiscal devient de plus en plus "léger" et il n'est mis aucune condition sur la finalité de ces dépenses, vis-à-vis de l'intérêt général. Quant à l'évaluation de la qualité de ces recherches la question n'est même pas posée (faut quand même pas "embêter" les entreprises !).
En année pleine le CIR représentera 3 milliards d'euros de dépenses pour l'Etat (un quart du budget de l'enseignement supérieur) ! ce qui a fait dire à V. Pécresse devant la commission des finances :
"avec cet outil, nous sommes aujourd'hui le pays qui fait le pari de la recherche privée"

- Une augmentation du budget de l'Agence Nationale de la Recherche, sans bilan.

L'augmentation de 16 % du budget de l'agence nationale de la recherche (ANR) est dans la ligne de la politique précédente. Nous vivons tous l'augmentation de la pression faite aux équipes pour obtenir des contrats, dans un contexte de stagnation des budgets récurrents des unités de recherche. Augmenter la part des ressources contractuelles dans le fonctionnement des unités, c'est conduire à recruter de plus en plus de CDD ... Et l'effet démultiplicateur de la recherche sur contrat se renforce à chaque augmentation du budget de l'ANR,

-Des effets d'affichage... et pas une seule création d'emploi de titulaire :

Près du tiers de ce milliard sont utilisés pour assurer le payement par les établissements des cotisations pensions civiles des fonctionnaires qui leur incombent dorénavant. De plus, il y a toujours une « réserve LOLF » (de l'argent soi-disant alloué aux organismes mais que chacun doit « mettre de côté » en prévision de gels de crédits !) qui est de l'ordre de 5 à 6 % du budget. Les augmentations de subvention des établissements et des universités sont donc des effets d'écriture, qui ne conduiront ni à des créations de postes de titulaires ni à des augmentations de salaire.

Quand V. Pécresse et N. Sarkozy se vantent d'augmenter le budget de la recherche et de l'enseignement supérieur, ils augmentent en réalité le nombre de dépenses dont le ministère s'occupe, pas le montant des moyens financiers au service d'une politique scientifique publique. Et en matière d'emploi, ils financent seulement des embauches de contractuels (CDD ou CDI) pas de titulaires !

 

Avenir du CNRS et des autres EPST : sombre foncé

La situation des personnels des unités mixtes EPST/Université pourrait être modifiée à très court terme, avec la mise à disposition ou en détachement des personnels EPST (Chercheurs, Ingénieurs et Techniciens) des unités mixtes auprès des universités. Rappelons qu'au CNRS, 80 % des personnels relèvent d'unités mixtes. C'en serait fini de la politique d'établissement, de l'homogénéité de traitement des agents dans l'ensemble de l'établissement, etc...
Pendant ce temps, l'examen du plan stratégique du CNRS 2008-2020 est reporté sine die.

Le CNRS est le premier EPST dans le collimateur, l'INRA n'est pas mieux loti, et la lettre de mission de Madame Pécresse l'annonçait :
Les EPST deviennent chaque jour un peu plus des agences de moyens, dont la politique scientifique est définie à l'extérieur, par l'ANR, les universités, les industriels.

Dans le même temps, la loi sur la liberté et la responsabilité des universités (LRU) prévoit que les universités pourront recruter des CDD et des CDI sur fonds publics et privés.

Dans le même temps, c'est l'individualisation toujours plus grande des rémunérations:

Ce qu'ils veulent, c'est la concurrence plutôt que la coopération, le court terme plutôt que la persévérance, la fin d'un véritable service public de recherche indépendant des intérêts économiques.

Apres l'appel des Cordeliers en juillet et les actions syndicales de la rentrée, dans le prolongement de la mobilisation des étudiants ce trimestre, de nouvelles voix s'élèvent pour dénoncer la casse du service public d'enseignement supérieur et de recherche…

Signons la pétition en ligne sur le site de Sauvons la Recherche http://www.sauvonslarecherche.fr/

Participons aux actions locales et nationales.

Le tract complet en ligne
La version en PDF

 

Visitez : www.sud-recherche.org

La branche INRA de Sud-Recherche-EPST
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