Occupation du CNRS : Appel à témoignage

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Nous reproduisons ici l’appel d’une camarade, ingénieure CNRS et adhérente du SNCS, victime de brutalités injustifiées et inqualifiables en marge de l’occupation du CNRS du 26 mars 2009.

Si vous pouvez témoigner, contactez-nous (contact AT sud-recherche.org), nous transmettrons à l’intéressée.

Jeudi 26 mars - 11h30 et après-midi
Merci de faire circuler à vos collègues présents.

11h30-11h40

Dans la rue, 43 rue d’Auteuil, 75016, Paris. Entrée alternative pour le CNRS que les agents ont coutume d’employer, dite par les collègues « petit jardin » ou « au 43 » (rue d’Auteuil).

La première porte était fermée, la deuxième était bloquée par deux hommes, sans brassard, qui ne disaient rien. Je les ai pris pour des agents privés de sécurité (CNRS). Un agent en uniforme était présent sur le trottoir. Je lui demandé poliment pourquoi ces deux messieurs ne me laissaient pas entrer et qui ils étaient.

Un gradé en uniforme était posté un peu plus loin (vers ma gauche), devant la pharmacie. De nombreux collègues étaient présents aux fenêtres du 2e étage, et observaient la scène. Je les ai salués d’une voix forte, en clamant « bonjours, collègues, je suis cnrs, je voudrais rentrer à la maison ». S’en sont suivis quelques échanges ludiques théatralisés entre la rue et les collègues. Dans mon souvenir, très bon enfant (en tous cas, pas assez pour me faire embarquer par l’agent de police pour trouble à l’ordre public", il n’y avait pas de public).

Ensuite, deux collègues sont venus dans le jardin, et ont cherché à parlementer avec les deux hommes pour qu’ils me laissent passer. Ils
ont obtenu l’autorisation d’un occupant (qui arrivait depuis le fond du jardin), la porte s’est ouverte. Je me suis avancée pour entrer.

Tout s’est passé très rapidement ensuite, sur le moment, je n’ai rien compris. Les hommes bloquant l’entrée se sont avancé, m’ont encerclée, ils m’ont donné deux (ou trois) coups de poing très
violents aux seins, rapidement, puis ont sorti des brassards rouge « police ». J’ai hurlé « vous me faites mal, vous n’avez pas le droit de me taper ». Je leur ai dit « messieurs, vous n’aviez pas le droit de me frapper, je vais porter plainte ». Ils m’ont insultée (quelque chose du genre « va te plaindre à tes pédés de collègues, connassse » et « fiche le camp, si on te retrouve on te viole »).

Quelques collègues ont-ils pris des photos pendant
les échanges rue/choeurs du 2e ? Ont-ils des souvenirs ? Ont-ils constaté que j’avais agressé verbalement ou physiquement ces deux hommes ? Que ces hommes avaient un brassard ? Quand l’ont-ils
mis ? Si d’autres faits à porter au dossier, n’hésitez pas.

Hier soir, vendredi 27 mars

, le médecin a
constaté sur mon bras gauche un gros hématome de
6 x 6 « violet et douloureux » [forme et
emplacement prouvant qu’il résulte d’un violent
coup de poing, et ne peut être une
’auto-mutilation"], palpations douloureuses (sic).

Je dois faire des radios du sein et des côtes
pour voir si quelque chose de visible (ça fait
vraiment mal). Trauma psy et "anxiété
post-traumatique", chaque fois qu’on s’approche
de moi je sursaute. Cinq jours d’ITT.

Non, je ne vais pas « oublier »

, ce n’était pas
« rien ou pas grand chose » : c’était une agression
par des fonctionnaires de police abusant de leurs
fonctions. Inacceptable dans un Etat de Droit.

J’ai décidé de porter plainte. Je suis prête à
subir les examens de l’Institut médico-judiciaire
de l’Hôtel Dieu, les auditions de l’IGS
(inspection générale des services).

Je sais que ma plainte sera sans doute classée
« sans suite », ce n’est pas une raison pour me
taire.

Si ces policiers voyous avaient porté leurs
brassards, je n’aurais pas fait le guignol devant
eux.

Quelle est la loi dans notre pays ? En réponse à
un numéro d’activiste agit-prop, deux hommes dans
la force de l’âge, entraînés au combat de rue,
frappent à la poitrine une femme de 57 ans (et 60
kilos) ? De vrais coups, bien violents, qui
inscrivent leurs trâces inscrites sur le corps,
et cassent la tête.

La violence, ce n’est pas la
loi, l’ordre, ce n’est la brutalité.

J’espère que parmi les collègues présents, il y
avait des observateurs ayant de la mémoire.

Merci d’avance pour votre solidarité.

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Pinar Selek