STOP la PESte,
l'INRA désorganisé !
Campagne 2009 contre la PES…te !

On nous bassine avec le virus H1N1, mais un mal plus pervers menace nos organismes : la PESte.

C'est en pleine période estivale qu'est sortie la circulaire ministérielle concernant la mise en place et la gestion, dans les EPST, de la nouvelle prime d’excellence scientifique (PES) : Elle concernera au maximum 20 % des chercheurs : 25 000 Euros pour les lauréats de prix nationaux, 15 000 euros pour ceux ayant apporté une « contribution exceptionnelle », une moyenne de 6000 euros pour les « méritants ». Montant annuel, reconductible, suivant des procédures en cours d’élaboration…

L’un des objectifs de cette dernièreprime est de pousser les chercheurs à faire de l’enseignement en lieu et place du recrutement d’Enseignant-chercheurs, ceci à peu de frais et avec d’autant moins de temps disponible pour la recherche.  Ajoutons à cela, la modulation croissante des primes versées aux ingénieurs et techniciens, et la modulation de salaire prévue dans le nouveau contrat doctoral. C’est la fin de la dimension collective du travail de recherche !

L'instauration de telles primes met en compétition les personnels et détruit les collectifs de travail

Les primes individualisées consacreraient l’instabilité des revenus, l’arbitraire, la mise au pas idéologique et le clientélisme, la mise en concurrence entre collègues au détriment du travail d’équipe !
Si l'on veut rendre attractifs les métiers de la recherche, c'est l'ensemble des carrières qui doivent être revalorisées et tous les emplois précaires qu'il faut transformer en postes statutaires.

Ne nous trompons pas, si pour « amorcer la pompe » le Ministère a débloqué des fonds - pris sur la suppression de certains postes ! - ce sont bien les crédits propres des organismes et des universités qui financeront à terme cette PESte. Au final ce sera des disparités entre agents, disciplines, régions, unités… dans nos EPST comme à l’université et moins d'argent pour faire fonctionner les labos !
Ce système d'individualisation des carrières et des rémunérations prôné par la Révision Générale des Politiques Publiques (RGPP) marque un pas de plus vers la destruction du statut et le désengagement de l'Etat.

Pour en savoir plus, la feuille STOP à la PESte de SUD-Recherche

La réunion de la CAP plénière des chercheurs de rentrée, le 3 septembre, a lancé la campagne anti-PESte à l’INRA. Soulignons que la Direction Générale de l’INRA a eu le culot d’y présenter ce dispositif qui met en compétition les personnes, alors que cette réunion avait été programmée à la demande des représentant-es du personnel pour dénoncer la mise sous pression des chercheurs !
Nous déplorons que le Conseil Scientifique National de cette fin septembre, ne se soit pas associé à la demande d’arrêt de ce dispositif, réitérée en séance par les observateurs syndicaux... A la différence du CS du Département des Sciences Humaines et Sociales (SHS) du CNRS qui a voté une motion en ce sens à l’unanimité !

Lire le compte-rendu SUD de cette CAP, avec la motion unitaire des représentants du personnel.

Les chantiers de désorganisation de l’INRA

A la suite du controversé « conTorsium », déstructurant pour l’INRA, la direction générale se lance à marche forcée dans une nouvelle opération censée cette fois réorganiser l’institut.

Si le rapport Houllier est lui-même plutôt de qualité, on ne peut pas en dire autant du niveau de rédaction, de la clarté et de la pertinence des quatre notes introductives rédigées pour ouvrir le chantier : le bulldozer est en marche, et il s’agit surtout de légitimer par ce rapport une réorganisation qui doit plaire à nos gouvernants actuels. Les pré-requis de la réorganisation sont clairs : l’INRA doit se conformer au moule de la recherche par projets et sur programmes, l’INRA doit être réactif (sous-entendu : aux appels d’offres et à la concurrence), l’INRA doit générer davantage d’innovations et de prestations lucratives.

Nous proposons au personnel de faire remonter des motions unitaires insistant sur la non sincérité de la démarche de la DG :

  • Compte-tenu des échéances imposées, organiser une telle consultation apparaît un moyen d’emporter de force la contribution des personnels à une réforme à laquelle beaucoup sont opposés,
  • Réorganiser le fonctionnement et réorienter les priorités de recherche agronomique de l’Institut sans expliquer préalablement au service de quels objectifs d’intérêt public nous paraît porter atteinte à la loyauté de la consultation,
  • Ce n’est pas une réorganisation qui est proposée mais la désorganisation du ciment scientifique de l’INRA, de l’unité au département de recherche, privés des moyens de leur autonomie scientifique,
  • La montée en puissance de la recherche exclusivement sur projets à court terme, et de la politique incitative visant à l’excellence individuelle, portera préjudice aux conditions de travail des personnels et fragilisera l’emploi titulaire, au risque de tuer toute liberté, créativité, coopération scientifiques.
  • Nous avons tenté un décryptage des 4 thèmes imposés

    Sur le thème 4, par exemple, celui concernant l’appui à la recherche, si l’organisation actuelle des services d’appui à la recherche est certainement perfectible, la direction vise un basculement vers un magma technocratique incompréhensible et déshumanisant.

    Concentrer, pour quoi faire ? : ce qu’on veut faire « monter en puissance », c’est la gestion des contrats, des ressources et outils, et l’appui à la programmation scientifique et à la gestion de projets.
    Une logique comptable et clientéliste : Du côté des outils analytiques, on a déjà vu les conséquences de la création de plateformes labellisées: paperasses, file d'attente, sélection, tarifs... ce sera une administration jargonnante et labyrinthique, des indicateurs de « performance », la fin de toute liberté ...
    Demain, l’externalisation totale ? : sans doute l’avenir tracé… L’annexe de la note est claire : le maître d’œuvre est « l’entité retenue » pour réaliser l’ouvrage ou le service demandé par l’unité. Il y aurait donc sélection…
    « H » comme Humain ? : Le portrait que le magazine Challenges d’août 2009 a fait de Marion Guillou et de la réforme engagée est sans fard : « Les changements demandés par le gouvernement permettraient de faire des économies en mutualisant certaines dépenses ». Voilà qui est certes plus limpide que le verbiage ampoulé qui habille ce thème soumis à la consultation… la diminution du personnel étant la variable d’ajustement !

    Lire la contribution SUD-Re « réorganisation ou désorganisation de l’INRA, Assez, y’ en a marre  ! »

    Au-delà de la recherche publique, tous les services publics sont sur la sellette.Le succès de la votation citoyenne pour « sauver la poste » marque une nouvelle étape de la mobilisation collective indispensable.
    A L'INRA, comme ailleurs, développons cette résistance unitaire contre la casse du secteur public et le développement de l'emploi précaire.

     

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