ALERTES souffrance au travail
& cadeau empoisonné !

Début septembre, lorsque la résistance contre le projet «Sarkozy Inc. » de régression sociale sur les retraites s’est développée, nous espérions « changer de scénario… pour inverser la tendance ! ». Cette fin d’année, tout en sachant que ce mouvement salutaire est porteur d’avenir, force est de constater que la note est salée. Du côté de la recherche publique, comme ailleurs, le chantier de démolition s’est accéléré ces derniers mois, au quotidien les situations de souffrance au travail se multiplient…

Message d’alerte SUD-Re en CTP, en CAP nationale et au CCHS ce début décembre 

La récente intervention unitaire en CAP des Chargé-es de Recherche est revenue sur le sort imposé à des collègues chercheur-es, suite à la politique incitative imposée par la Direction. SUD-Re est intervenu en CTP, en CAPN plénière Ingénieurs-Techniciens, et en CCHS, sur l’ensemble des situations rencontrées cette rentrée :

  • souffrance au travail de collègues arrivant à l’INRA, en CAPN pour prolongation de stage en fin d’année probatoire, leur souffrance étant générée essentiellement par le contexte de travail
  • souffrance de se retrouver baladé de fonction provisoire en activité « bouche trou » au retour d’une longue absence pour maladie, alors qu’on a besoin de stabilité et de reconnaissance
  • souffrance de collègues ne pouvant supporter le verdict des jurys de concours internes sur place, avec des appréciations à l’opposé de celle du précédent concours. Si l’on connaît le problème de fond, qui est l’insuffisance des postes ouverts, cela ne justifie pas le fonctionnement actuel des jurys
  • souffrance d’agents d’équipes ou unités en situation de restructuration rampante, sans bénéficier même des quelques garanties contenues dans la note de service gérant la fin de vie des unités
  • souffrance de collègues éloignés de leur conjoint, ou en situation de handicap, et ne pouvant bénéficier de la priorité, pourtant contenue dans la loi encadrant les mobilités.

    Derrière ces situations, il y a des visages… et d’autres encore, qui en situation de précarité d’emploi, demeurent souvent invisibles. C’est la première fois que nous prenions l’initiative d’interpeller de la sorte la Direction, ne souhaitant pas prendre le risque que ce dossier soit instrumentalisé. Nous continuons d’intervenir sur les situations individuelles, aussi souvent que possible dans l’unité syndicale.
    Nous continuons aussi de penser que les formations aux risques psycho-sociaux, déjà expérimentées dans certains centres, ne vont pas jusqu’à la source de ces situations… Pis encore, dans le diaporama utilisé sur le site de Paris, la « souffrance » n’est nommée qu’une seule fois, pour une douzaine de fois pour le vocable fourre-tout « stress » comme si le terme était encore tabou ! Le sujet est introduit par un « Mon équilibre » renvoyant chacun-e à son individualité, précisant même « les marges de manœuvre de l’entreprise pour agir sont donc limitées »…comme si la cause première en serait chacun-e de nous… selon un discours culpabilisant bien connu !

    La réponse se trouve dans la remise en cause des nouvelles formes d’organisation du travail : flux tendu « à tous les étages », la mise en concurrence généralisée, la stratégie de restructuration permanente… Nous continuons enfin de demander à la Direction une structure où ces situations seraient prises en compte par le biais d’un médiateur interne, suivant l’expérience globalement positive menée au CNRS depuis déjà des années.

    Le cadeau empoisonné du Grand Emprunt  de « Sarkozy Inc. » et « Valérix Pécrex »   entreprises de destruction massive des services publics et acquis sociaux

    Les 4 syndicats de l’INRA ont déjà diffusé un message commun dénonçant le budget 2011 voté au Conseil d’Administration du 14 décembre. La recherche est ostensiblement mise en tête de gondole depuis 2007 : maintien proclamé de l’emploi public et budget affiché en hausse, avec des chiffres maquillés pour la cause… mais, cette rentrée, la couleuvre est si grosse que même de hauts fonctionnaires n’arrivent pas à l’avaler.
    Pendant ce temps les (grandes) entreprises s’engraissent avec le Crédit Impôt Recherche, triplé en 5 ans, et s'achètent à bas prix les services des laboratoires publics ! Bien entendu, l’ANR se porte toujours bien, et la précarité de mieux en mieux, merci.

    Le ministère a lancé des appels d’offre dans le cadre de cet emprunt : une série de machins en « EX », Labex, Equipex et maintenant Idex…
    Nombre de directions de laboratoire A+ - « parce qu’elles le valent bien » - se sont jetées sur le gâteau des Labex et des Equipex, sans prendre le temps de la réflexion et sans même en discuter avec leur personnel. Au final, ce sera très simple : on va donner encore plus de moyens à ceux qui en ont déjà le plus !
    Avec les Idex, ce sont des sites entiers qui sont mis en concurrence, à condition qu’ils mettent en œuvre une « gouvernance rénovée » (sic !), entendez : avec plus de participation des pouvoirs économiques locaux et au travers de partenariats public-privé.
    Et tout ce beau monde s’attelle au pharaonique projet présidentiel du plateau de Saclay, « sarkophage » bétonné pour les générations futures.

    Au final, c’est… l’Exclusion pour la grande majorité !
    Dans ces EX, point de futur, nous devons tenter de bloquer leur mise en œuvre. La résistance qui s’est développée contre la Prime d’Excellence Scientifique, la PESte !, montre la voie à suivre : n’acceptons pas, « malgré nous », de collaborer à la mise en miettes systématique de ce qui constitue le fondement de la recherche publique : la collaboration entre structures et le travail d’équipe.
    NON, les chercheur-es n’ont pas manifesté de « l’appétit » pour la PES comme l’affirme, avec mépris, V. Pécresse : seulement 18 % de chercheurs candidats au CNRS, 16 % à l’INRA, 10% à l’Inserm, 19 % à l'INRIA, 6 % au Cemagref et… 2 % à l’IRD ; ces non-candidatures étant souvent motivées dans des lettres de refus, souvent collectives.
    Comme la ministre refuse de voir la vérité en face, continuons à lui faire parvenir des lettres et motions de refus. Continuons à affirmer notre détermination à refuser tous les dispositifs de « rémunération à la performance » (PES, PIC, PFR…).

    Pour rendre attractifs les métiers de la recherche, 2 urgences :

  • L’amélioration collective des salaires et des carrières,
  • De nouveaux emplois de titulaires, contre la précarité !
    Encore plus d’info sur ces sujets : http://www.sud-recherche.org/SPIPprod/spip.php?article952

    Pour inverser la tendance, nous devrons frapper encore plus fort !

    La mobilisation « retraite » a permis de montrer que c’était possible, pour peu que les salariés s'organisent et se préparent à tenir des grèves et actions capables de bloquer le système dans la durée.
    Dans notre secteur, des le mois de janvier, appuyons-nous sur l’expression des élus du personnel au Conseil d’Administration de l’INRA et sur la motion unitaire de la rencontre tenue au CNRS le 14 décembre, pour consolider la résistance aux chantiers de démolition des services publics

     

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