Quand la transition agroécologique sert à faire avaler la pilule des NBT, ces OGM de seconde génération : le débat est-il possible à l’INRAE sur une recherche à risque ?

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Une prochaine dérégulation des plantes génétiquement modifiées est en préparation au Parlement européen. Au cœur du débat : les plantes NBT, pour « new breeding technology », ou NGT (new genomic techniques / nouvelles techniques génomiques) sont-elles des OGM ?
Dans cette contribution, nous rappelons - en 4 étapes - le cheminement institutionnel de l’INRAE sur ce dossier crucial et la vision du monde qui n’est ni démocratique ni écologique portée par ces NBT. Nous demandons au PDG d’organiser un débat citoyen sur les enjeux de ce projet de dérégulation.

Résumé ci dessous, précédant un « 4 pages » argumenté
en lien notre contribution antérieure de 2022

La position de la recherche scientifique publique et en particulier de l’INRAE ?
 Première étape – À rebours des intentions du schéma stratégique 2030 de l’institut, qui marquaient une nette volonté de sortir d’un modèle agricole hyperspécialisé et dépendant d’intrants toxiques, le volet agricole du plan France 2030 « robotique, numérique et génétique pour la transition agroécologique » est annoncé en grande pompe en novembre 2021.
 Deuxième étape - En mars 2023, le Conseil scientifique (CS) INRAE est invité sur un temps très court (quelques minutes d’échanges après un long exposé détaillé de la direction scientifique) à discuter d’un rapport de synthèse sur le développement des NBT et leurs promesses.
 Troisième étape - D’avril à juin, 14 personnes sont interrogées sur la question de « comment instruire/traiter la question vive des NBT au sein d’INRAE ». Elles valident l’idée d’ouvrir largement le débat dans l’établissement. Depuis, aucune nouvelle…
 Quatrième étape - Le 22 septembre, la DG officialise le lancement rapide du PEPR SVA (sélection végétale avancée) en réunissant le cercle des initié-es pour afficher l’évidente nécessité de cette nouvelle solution miracle nommée édition du génome.

Les NBT imposent une vision du monde qui n’est ni démocratique, ni écologique.
Instruites par l’expérience malheureuse des OGM, de nombreuses organisations ont rappelé maintes fois les risques environnementaux, économiques et sociaux de l’extension des cultures de variétés NBT-NGT. En dérégulant par l’exemption de toute évaluation environnementale et sanitaire une partie des variétés végétales issues des techniques d’édition du génome, selon des critères dont l’ANSES a récemment souligné le caractère largement arbitraire, la proposition de nouvelle réglementation européenne écarte tout principe de précaution.
Le PEPR SVA vient percuter de plein fouet les autres axes de recherches de l’établissement sur l’agriculture et l’environnement.
Le nécessaire débat scientifique doit avoir lieu d’urgence avec la société civile et tous les porteurs et porteuses d’enjeux afin que la législation prenne en compte l’intérêt public et que les moyens de recherche soient orientés démocratiquement.

La direction INRAE communique beaucoup sur une science ouverte et participative. Il est temps de mettre en actes cette posture. M. Mauguin, l’INRAE n’aurait-il pas dans ses missions d’organiser dans la transparence un tel débat en 2024 ?

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